Bye Bye Martinique…

Après quelques jours de farniente, nous avons fini par nous extirper de notre mouillage pour remettre le cap sur Bequia. Comme à l’aller, mais de façon différente, l’approche de cette île a été assez agitée. Après un départ en début de journée sans vent, durant lequel nous avons observé le dos et le souffle d’un gros mammifère marin, nous avons essuyé 2 grains à 1 heure d’intervalle. Outre le vent et la pluie, il est assez impressionnant de voir à quel point la visibilité disparait dans ces moments-là. Il semblait difficile de voir à plus de 100m… Le lendemain, nous sommes repartis un peu avant 5h du matin pour mettre le cap sur le nord de Sainte Lucie. Nous avons même effectué la traversée de notre dernier canal pour rejoindre la Martinique au moteur, faute de vent!

Après 2 jours passés au Marin où nous en avons profité pour revoir avec l’équipe de Punch quelques points techniques du bateau, nettoyer, ranger et faire notre dernier gros avitaillement, nous avons embarqué mes parents pour une petite semaine de navigation. Grande première pour eux ! La météo étant annoncée clémente, nous avons décidé de mettre le cap sur la Guadeloupe en passant par la Dominique et Les Saintes. Pendant ces quelques jours de navigation, nous avons eu l’occasion de croiser à nouveau tortues et dauphins, mais nos lignes de pêche n’ont pas pris grand-chose…

Le départ de la Martinique marque également le début de notre grande boucle Caribéenne. Désormais nous n’y reviendrons pas avant le début du mois d’aout. Nous nous préparons pour notre traversée vers les côtes sud-est de la République Dominicaine mercredi ou jeudi qui devrait durer environ 4 jours. Nous devrions ensuite poursuivre notre périple un peu plus au nord en passant par le passage de la Mona situé entre la République Dominicaine et Porto Rico, puis la baie de Samana avant de mettre le cap vers Les Turks et Caicos. La suite du programme n’est pas encore complètement figée. Nous devrions revenir dans l’arc antillais par Porto Rico puis les iles vierges américaines et britanniques.

Mais avant de revenir, allons voir à l’ouest si le sable est plus blanc et la mer plus cristalline… !! 🙂

Les Grenadines en version luxe… !

Cette semaine nous avons pris le temps de papillonner de mouillage en mouillage. Nous avons commencé par Sandy Island, petite île déserte au nord de Cariacou, où nous avons passé 24h. Au programme, sable blanc, eaux turquoises et cocotiers ! Luxe suprême, tous les bateaux ayant mouillés comme nous en début de matinée, s’en sont allés au fil de l’après-midi nous laissant seuls pour la soirée et la nuit. Seul un magnifique monocoque de luxe d’environ 80 pieds nous a rejoint vers 21h pour la nuit. Le lendemain nous avons fait route vers Hillsborough pour effectuer notre clearance de sortie des Grenadines sud, puis avons mis le cap sur Petite Martinique pour remplir les réservoirs de gasoil à un prix très attractif. Une fois les cuves pleines, nous avons fait 500m pour aller mouiller pour le déjeuner en face de Petit St Vincent, petite île de sable blanc occupée par de confortables infrastructures hôtelières. Après une petite séance de snorkeling, nous nous sommes allés dormir à Union afin d’effectuer nos formalités d’entrée dans les Grenadines de Saint Vincent.

Le lendemain, après une visite d’Union, nous avons mouillé en face de la minuscule île Morpion, lieu emblématique des Grenadines avec son parasol planté au milieu de sa surface déserte. Nous avons ensuite mis le cap sur Mayreau où nous avons mouillé 48h face à une belle plage.  Au programme, cours, paddle, nettoyage de coques, barbeuc de langouste…

Depuis hier matin, nous sommes dans un nouveau mouillage au nord-ouest de l’île de Canouan. Mouillage magnifique par ses dégradés de couleurs et ses fonds « aquarium », et atypique par l’orientation de ses vents qui font éviter les bateaux de façon très désorganisées, nous amenant parfois à nous retrouver face à face ! L’un des grands luxes que nous apprécions dans ce genre de site est de voir au petit matin partir nos voisins de nuit alors que nous, ayant le temps, nous faisons le choix de rester une journée de plus…

Le luxe du temps, n’est-ce pas le luxe ultime ?!!

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Grosse première !

Mercredi matin, après avoir dégagés rapidement en début de journée de notre mouillage rouleur et fatiguant face à l’île ronde, nous nous sommes mis en route pour Saint Georges, capitale de Grenade et point de dépose de nos invités.

La houle orientée dans l’axe du bateau et le vent poussant plein vent arrière nous a permis d’avoir une belle navigation avec les voiles en ciseaux. Une fois le bateau bien calé, nous avons eu la riche idée de relancer notre canne à la traine…

Surmotivés par notre pêche de Gorettes de la semaine dernière, nous étions repassés chez le marchand de pêche avant de nous lancer dans les Grenadines, histoire de nous équiper un peu plus sérieusement ! Mais, il faut bien reconnaitre que jusqu’alors, l’amortissement du matériel faisait plutôt pale figure : nous n’avions pas eu une touche. Cela s’expliquait certainement par la mer agitée qui ne nous a pas quittés depuis notre départ du Marin… !

Mercredi matin, nous étions tranquillement en train de descendre vers notre destination, lorsque Martin qui venait de rajouter un peu de mou à notre ligne a senti une raideur dans la canne. Après quelques tours de moulinet me laissant circonspect, car sans résistance ressentie, j’ai tout d’un coup pu constater qu’effectivement la ligne se tendait méchamment et la canne s’arc-boutait de façon impressionnante. Il y avait bien quelque chose… Malgré le resserrage du frein de la canne, le moulinet continuait à se dérouler, difficile de l’arrêter. Pendant qu’une partie de l’équipage rentrait le génois pour que le bateau soit plus simple à barrer, l’autre ramenait patiemment mètre après mètre notre belle prise. C’est alors que l’improbable s’est produit ! Un petit banc de dauphins est passé entre notre poisson et le bateau. Nous nous apprêtions à vivre le Vieil homme et la mer en direct live ! Après quelques inquiétudes et une fois le banc passé, nous avons constaté avec bonheur que notre prise était toujours bien vivante et en état de continuer le combat !

Après une bonne demie heure de confrontation, nous avons commencé à voir le bout de son nez. Au fur et à mesure que notre discernement se précisait, l’excitation du bord montait. Une fois le poisson ramené au plus près du bateau, armé d’un croc, nous l’avons hissé à bord. Nous avons alors découvert un magnifique Thazard. La bête, encore vivante, quoi que bien fatiguée par la belle lutte qu’elle venait de livrer, a fini de s’étourdir avec la giclée de Rhum que nous lui avons mis derrière les ouïes. Après mesure, nous avons relevé… 1,30 m de longueur (la taille de Camille !) pour un poids estimé autour d’une trentaine de kg ! Après une bonne heure de découpe nous avons blindé les frigo et congélateur pour les repas de nos prochaines semaines…

Sinon, d’un point de vue navigation, après avoir passé 2 nuits à Saint Georges dont une dans la marina où nous avons vu des yachts incroyables, de très beaux monocoques et profité d’une piscine, nous avons remis le cap vers le nord pour initier notre remontée vers le Marin. Nous avons constaté hier à quel point il est difficile de remonter au vent en cata. Après 8 heures de nav à essayer d’arriver à notre destination pour la nuit, nous avons fini par craquer et mettre en route nos 2 fidèles moteurs pour faire route directe sur la baie de Tyrell et réaliser les 11 derniers miles.

Aujourd’hui, après une matinée studieuse pour les enfants, et de ménage/entretien du bateau pour les parents, nous avons été nous baladés en annexe au milieu de la mangrove de la baie de Tyrell à Carriacou : seuls et magnifique !

 

Les Grenadines… ça se mérite !

Mardi soir nous avons réceptionné nos 3 hôtes de passage pour la semaine. Après un diner rapidement expédié, nous nous sommes préparés à larguer les amarres. Mais l’écoute de la mise à jour du dernier Bulletin Météo Spécial qui indiquait une augmentation des vents de 1 échelon par rapport aux précédentes prévisions, nous a finalement incité à passer la nuit au port pour viser la fenêtre de légère accalmie annoncée le lendemain.

Nous avons quitté Le Marin, mercredi matin à 8h03. La traversée du canal de Sainte Lucie s’est faite sans problème. Sous 3 ris et 2 tours dans le génois nous avons eu une belle navigation. Arrivés vers 13h30, nous avons pris une bouée au pied des 2 pitons au sud de Sainte Lucie. Cette halte en milieu de journée avait pour but de nous permettre d’éviter d’arriver, une petite soixantaine de miles plus loin, en pleine nuit à Béquia, port d’entrée des Grenadines. Après une baignade au pied du majestueux piton, un magnifique coucher de soleil et un ptit diner, nous nous sommes préparés pour reprendre notre route. Le tout petit croissant de lune de ce soir-là s’est couché au moment où nous avons lâché notre bouée. C’est donc dans une nuit noire sans aucun reflet que nous nous sommes extirpés de notre mouillage. Abrités par nos pitons, les vents du début de soirée ont été un peu erratiques. Mais très rapidement les conditions ont changé. Le vent s’est mis à souffler entre 23 et 30 nœuds avec une mer bien formée. Etant donné l’obscurité totale dans laquelle nous étions, il était impossible de voir les vagues et d’appréhender les creux. Sensations assez étranges que de foncer dans le noir à bonne vitesse sans rien y voir. La chance nous a permis de ne pas croiser la dérive de filets.

De temps en temps, on pouvait voir l’écume blanche d’un train de vague casser à quelques mètres ou moins du bateau. Avec Jean, nous nous sommes relayés à la barre toute la nuit pendant que le reste de l’équipage jonglait à l’intérieur entre les seaux, le bruit des vagues se fracassant sur les coques et le franchissement de celles-ci effectué sans amortissement aucun par les barreurs, faute de lumière.

Une fois le canal entre Sainte Lucie et Saint Vincent effectué, nous avons eu une accalmie d’environ 1h30 sous le vent de cette nouvelle île. Mais si tôt, notre protection naturelle perdue, nous avons retrouvé des conditions assez costauds entre Saint Vincent et Béquia. Le lever du jour nous a permis de constater des creux de plus de 3m accompagnés de rafales à 35 nœuds. Y’a pas de doute, comme le chante certain… la plaisance c’est l’pied !!

Arrivés à Béquia à 7h30, nous avons pris une bouée et un ptit déj reconstructeur avant d’aller à terre faire les formalités et un petit tour de la ville. Vers 14h00 alors que nous étions tranquillement installés en train de prendre un café face au mouillage, nous avons pu voir passer un 40 pieds tout droit sans personne à la barre…. Il semble que son mouillage ait rompu. Après une course assez aléatoire, le bateau a fini par aller s’arrêter sur un catamaran. De retour sur notre bateau, l’inspection de notre mouillage m’a laissé assez dubitatif… L’encrage fait d’une succession de morceaux de chaine de différents diamètres et de bouts, n’avait rien de très académique ! Les rafales de vent à 20/25 nœuds et le bateau situé derrière nous à moins de 10m n’avaient rien de très rassurant non plus… Après une ptite nuit entrecoupée de « plages d’observation » sur le pont, le petit jour a fini par revenir !

Les jours suivants, nous avons commencé notre recensement des iles Grenadines : Canouan, Petit Rameau, Petit Bateau, Union… Hier, nous avons fait un stop à «The spot » des Grenadines : Tobago Cays. Au menu, magnifique petit archipel d’iles aux dégradés de bleus carte postale, rencontres avec nos premières tortues, baignade au milieu des récifs et des poissons. Journée terminée par un succulent barbeuc de langoustes sur la plage en face du bateau. Dans ces moments- là, la vie se suffit à peu de choses… 🙂

PS : Depuis 2 jours, Manon se re-baigne… !

Grande fierté familiale !

Il y a un sujet dont nous ne vous avons pas encore parlé… Pourtant ça fait quelques temps que nous tournons autour, que nous essayons de voir comment nous allons nous y prendre, que nous étudions les outils…. Nous pouvons même vous avouer que nous nous sommes essayés à quelques timides tentatives peu fructueuses et manquant un peu de conviction… Mais tout cela a radicalement changé hier : nous avons réussi brillement et familialement à sortir nos premiers poissons !!

De bon matin, nous avons monté nos 2 petites cannes à pêche à la ligne (et non canne à la traine). Le vendeur de matériel nous avait expliqué que les petits points de couleur au-dessus des petits hameçons  suffiraient à appâter le client et que les verres étaient quasi-superflus. Résultat, le début de journée a été plutôt calme. Mais, suite à une conversation avec un ami, et sommité mondiale 🙂 dans la technique de la pêche au camembert pratiquée dans le sud de la France, nous avons décidé de tropicaliser cette méthode pour la transformer en pêche au gruyère. Le résultat a été immédiat et fulgurant ! Manon a été la première à sentir des sensations dans le bout de sa canne. Après quelques tours de moulinet nous avons pu apercevoir que ça bougeait à différents étages… Nous avons alors sorti nos 3 premiers poissons ! Premières prises en main, premiers frétillements, premiers cris de surprise et appréhension, premiers déhameçonages… A peine le temps de renvoyer la ligne qu’à nouveau une canne s’est mise à trembler… Cette fois-ci, c’est une belle ligne avec 5 nouvelles Gorettes Dorées captées en un coup ! Grosse excitation à bord ! En une petite heure nous avons finalement réussi à prendre une bonne quinzaine de poissons qui ont fini leur journée sur une belle grille de barbeuc, accompagnés de quelques patates et une bonne petite sauce. En toute honnêteté, nous devons bien reconnaitre que nous ne nous sommes pas non plus étouffés avec ces filets qui ne pesaient finalement pas bien lourds !

A part cela, nous avons passé la fin de la semaine dernière au pied des 2 pitons à Sainte Lucie. Nous en avons profité pour aller faire une petite excursion à terre pour visiter la Soufrière et prendre quelques bains de boue sulfureuse. Cette odeur d’œuf pourri qui ne nous a pas quitté pendant 48h a fini par être assez pesante. Nous avons également visité une petite cascade d’eau chaude sous laquelle Martin et Camille se sont régalés. Manon quant à elle, a pu se tremper en évitant de mettre son pied dans l’eau…

Nous nous apprêtons à réceptionner demain Belle Maman, Jean et Dominique pour mettre le cap au 180° sur les Grenadines. Première navigation de nuit qui devrait s’annoncer assez musclée…

Les plaisirs du mouillage !

Avant de commencer ce voyage, le nombre de mouillages que nous avions effectué devait à peine se limiter aux doigts d’une main : 2 ou 3 nuits à l’archipel des Glénans et une ou deux il y a une vingtaine d’année en Bretagne nord, pas très loin de la baie de Paimpol… Les belles infrastructures portuaires françaises n’incitent pas à dormir dehors. Par ailleurs, l’appel de la douche à la capitainerie et de la ptite mousse au bar du coin finissent souvent de convaincre l’ensemble de l’équipage d’aller prendre une place au port pour la nuit. L’art du mouillage forain (et non « de forains » comme aiment à le dire certains !) est donc une pratique assez limitée en métropole, en tout cas en ce qui nous concerne.

Depuis une quinzaine de jours, nous avons donc considérablement enrichi notre expérience dans ce domaine. Après le mouillage sur bouée de boy boat en Dominique, le mouillage rouleur en Guadeloupe, le mouillage barbeuc à Sainte Anne, nous avons testé le mouillage par 30 nœuds de vent…

Hier après-midi alors que nous étions en route pour le sud de Sainte Lucie, les vents ayant tournés au sud, nous avons décidé de faire une halte pour la nuit dans la baie de Rodnay que nous avions découvert quelques jours plus tôt. Quelques minutes après avoir posé l’ancre, nous avons pu sentir le vent forcir assez rapidement pour atteindre par rafale un peu plus de 30 nœuds. Le vent ayant également continué à tourner au sud-ouest/ouest, notre mouillage prévu pour du nord-est est rapidement devenu inconfortable. La houle s’est levée et le bateau s’est mis à être bien chahuté. Le point positif est que la nuit n’était pas encore tombée, nous avons donc pu constater par nos alignements que notre ancre ne bougeait pas. Afin de soulager le système de direction du bateau, je suis allé chercher au fond du sac un bon vieux sandow pour l’installer sur la barre et limiter ainsi les grosses embardées générées par la houle sur les safrans. Après un bol de pattes carbo, oh combien apprécié et rapidement expédié par l’équipage plus ou moins nauséeux, nous nous sommes installés dans un rythme de quart pour veiller sur les embardés de la barre et s’assurer que notre mouillage continuait à bien tenir.

Les mouvements du bateau, le vent et l’état de la mer nous donnaient le sentiment d’être en pleine navigation avec une belle vitesse alors que nous faisions juste du sur place ! Tout autour de nous les feux de mouillage des bateaux voisins remuaient dans tous les sens, ceux des monocoques étant particulièrement branlants.

Le début de la nuit a été assez impressionnante. Pas une étoile n’était visible. La lune absente également, rendait l’obscurité totalement noire et sans perspective. Au bout d’environ 1h30, un espèce d’énorme gâteau flottant est venu rompre cet univers. Il s’agissait en fait d’un paquebot de croisière passant au loin avec ces 3 étages de pont intégralement illuminés. Quelle débauche d’énergie ! De notre côté, nous étions avec un feu de mouillage et une frontale éteinte !

Environ 2h30 plus tard, une première étoile est apparue, puis une autre suivie de quelques nuages blancs. Quel plaisir ! Le ciel était en train de reprendre les couleurs que nous lui connaissions. Après quelques temps, la mer a commencé à se calmer, les embardés ont diminué, j’ai donc laissé mon pote « Sandow » continuer à faire son boulot tout seul et suis allé me coucher.  La nuit, agrémentée de quelques checks sur le pont, a ensuite été tranquille.

Ce matin, nous avons eu le plaisir de redécouvrir une mer et un ciel bleus et chauds comme nous les aimons. Une fois les formalités de clearance accomplies, nous avons donc continué notre route vers le sud en passant par Marigot Bay, puis avons pris une bouée au pied des 2 pitons dans la baie de la soufrière.

Séquences émotions !

Nous avons donc repris notre route vendredi matin direction le sud de la Martinique. Suite à l’avis de grand frais de la veille et afin de préserver notre équipage, nous nous sommes lancés dans le canal Dominique-Martinique avec 3 ris. Cela ne nous a pas empêché de faire quelques pointes à 9 nœuds. Au travers, le bateau est une vraie fusée ! Une fois arrivés sous le vent de la Martinique, nous avons renvoyé la GV et avons fait une belle navigation avec nos premières pointes à 10 nœuds au large de la baie de Fort de France! Nous sommes arrivés en fin d’après-midi au mouillage de Grande Anse d’Arlet où avons vécu nos premières émotions fortes.

Nous nous sommes dirigés vers une bouée blanche que nous pensions être une bouée de mouillage. Il s’est en fait avéré que celle-ci était une bouée de casier. Une manœuvre d’évitement faite au dernier moment nous a finalement fait passer dessus avec le bateau. Le bout reliant la bouée au casier s’est donc pris dans l’hélice du moteur babord. Celui-ci s’est donc rapidement stoppé. Non loin des rochers, nous avons continué notre route avec un moteur en nous faufilant entre les bateaux. Devenus très peu manœuvrant avec notre casier sous le bateau et notre seul moteur, le vent a fini de nous déstabiliser pour nous pousser sur un autre navire. Nous avons juste eu le temps d’installer les parbats avant de nous amarrer à couple avec lui.  Une fois arrimé, j’ai pu descendre sous le bateau pour découper les bouts pris dans l’hélice, remettre le moteur en route, puis aller prendre un mouillage quelques mètres plus loin. Finalement après un check avec l’équipe de Punch le lendemain, il a été confirmé que l’ambase du moteur n’avait pas bougé. On espère clairement ne pas revivre ce genre d’émotions trop souvent ! Si vous cherchez un couteau qui coupe, je peux vous communiquer une bonne référence…

Seconde émotion, cette semaine lors d’une séance de nettoyage du pont, le capot d’un fond du cockpit est tombé sur le gros orteil de Manon alors que nous étions au mouillage dans la baie de Rodnay à Sainte Lucie. Une fois la blessure très sommairement pansée, nous sommes partis en annexe avec mon beau-frère David et Manon vers la marina. Malheureusement, il n’a pas été possible de traiter la blessure sur place, donc taxi direction les urgences de la polyclinique de Gros Ilets. Bien que les infrastructures médicales locales ne ressemblent en pas grand-chose à ce que nous pouvons connaitre en France, nous y avons été bien reçus et pris en charge rapidement. Nous en sommes ressortis une heure plus tard, allégés d’un ongle de gros orteil et d’une interdiction de baignade pendant 15 jours…

Mise à part ces quelques évènements, cette semaine nous avons partagé le bateau avec les cousins meudonnais. 6 enfants et 4 adultes pendant 6 jours ça fait du monde, des « galettes » en navigation et un peu de bruit. Mais c’est très sympa ! Au programme mouillages sur la côte sud Caribéenne martiniquaise, virée à Sainte Lucie, recherches moyennement fructueuses de tortues… L’occasion également d’inaugurer notre barbeuc. Une petite erreur technique a malheureusement renvoyé à la mer la moitié de notre belle grillade ! Espérons juste que cette belle offrande puisse nous aider dans nos prochaines tentatives de pêche…

Aller-Retour Express !

Nous avions de longue date prévu de retrouver des amis en Guadeloupe pour quelques jours. Malheureusement la semaine de décalage dans la prise du nouveau bateau et le petit incident lié au guindeau nous ont contraint à un aller-retour express Martinique-Guadeloupe-Martinique. En outre, il a fallu intégrer dans ce planning serré, les contraintes de « clearance » nécessaires lorsque nous sortons d’une île et entrons dans les eaux territoriales d’une autre. Dimanche, après notre départ des Anses d’Arlet, nous avons donc dû faire un stop rapide à St Pierre : mouillage, mise à l’eau de l’annexe, formalité de clearance, postage billet du blog puis départ vers la Dominique.

Nous avons attaqué notre premier canal Martinique-Dominique vers 13h. Dès que nous sommes sortis de notre zone à couvert sous le vent de la Martinique, le vent s’est rapidement établi autour des 23-25 nœuds avec une houle océanique. Sous 2 ris et un génois au 3/4, nous avancions tout de même autour de 8 nœuds. Navigation plaisante où Martin a pu tester ses capacités de barreur dans de vraies conditions maritimes. Pour fêter notre premier canal, nous avons été accueillis par un banc d’une bonne vingtaine de petits dauphins qui sont venus sautés autour de nous avant de partir trop rapidement. Instants magiques pour les enfants, et toujours aussi sympa pour les adultes !

Nous avons fini par arriver à la tombée de la nuit au mouillage de Roseau au sud de la Dominique où nous avons pris une bouée.

Le lendemain, une fois récupéré par mon boy boat et les formalités de clearance accomplies, nous avons pu reprendre notre route vers le nord. La première partie, située sous le vent de la Dominique s’est faite tranquillement au moteur faute de vent. La seconde partie, constituée par le canal entre la Dominique et la Guadeloupe s’est également effectuée au moteur, mais cette fois-ci non par faute de vent mais du fait de sa direction. Celui-ci était orienté en plein dans le nez nous empêchant de remonter correctement. Or, étant donné qu’il était impératif que nous puissions atteindre notre mouillage en Guadeloupe avant la tombée de la nuit nous avons fait une route directe au moteur sur le Mouillage du Club Med à Saint Anne. Les conditions ont été plus rudes que la veille avec des creux autour de 2m. Malheureusement au cours de cette traversée, un des capots du flotteur tribord, mal fermé, s’est ouvert et nous avons encaissé une belle vague dans le bateau. Celle-ci est tombée au-dessus du bureau dans lequel était consciencieusement rangée une bonne partie de notre équipement électronique qui est maintenant bon à mettre à la poubelle. C’est frustrant et très désagréable, mais c’est une première leçon bien assimilée…

Nous sommes arrivés lundi en fin d’après-midi au mouillage souhaité. Celui-ci, situé derrière une barrière de corail, s’est révélé être un mouillage rouleur, c’est-à-dire avec une houle orientée perpendiculairement au sens du vent, rendant le confort à bord peu agréable et fatiguant. Heureusement que notre journée passée avec Pouillot, Sybille et leurs enfants a permis de recharger les batteries de tout le monde.

Mercredi matin, nous avons remis le cap sur la Martinique. Cette fois-ci l’intégralité de la traversée du canal Guadeloupe-Dominique s’est faite sous voiles. Les conditions ont encore été assez fortes avec des pointes de vent autour de 28/29 nœuds et une houle supérieure à 2m. Le seau a été mis à rude épreuve également, mais Martin, pour son plus grand bonheur tout comme à l’aller, s’est dispensé de l’honorer ! Sortis du canal, nous avons fait étape à Portsmouth où nous avons retrouvé le plaisir d’être dans un mouillage stable !

Aujourd’hui jeudi, nous avons décidé d’attendre que les conditions musclées annoncées dans le canal Dominique-Martinique diminuent et sommes donc revenus à notre premier mouillage Dominicain à Roseau, au sud de l’île.

Depuis le début de notre périple de navigation, nous avons passé plus de temps sous voilure réduite qu’avec toute la toile. Nous espérons donc pouvoir inverser la tendance rapidement. Il est assez impressionnant de voir à quelle vitesse le ciel et la visibilité peuvent changer.

Malgré des conditions de navigation pas toujours faciles, l’ensemble de l’équipage s’est admirablement comporté suscitant donc l’admiration et la satisfaction du capitaine 🙂

 

Cette fois-ci, c’est parti !

Jeudi en fin d’après-midi nous avons obtenu notre sésame de sortie ! Après une partie de la matinée consacrée à la revue des moteurs et de leurs différents circuits d’eau, huile, et gazoil, puis la réception des derniers équipements dont le barbeuc à charbon ( !), nous avons finalisé les sujets administratifs en milieu d’après-midi, juste après le tremblement de terre que nous n’avons pas ressenti puisque nous étions sur le bateau.

Vers 16h, nous voici en train d’emprunter le chenal de sortie du Marin. Celui-là même par lequel nous sommes passés il y a un peu plus de 13 ans au cul d’un remorqueur. Je me souviens des sentiments d’alors, partagés entre l’immense satisfaction d’avoir finalisé notre transat après « plus de 2 mois passés sur un rafiot depuis Sète » comme l’avait dit Elo, et un gout d’inachevé du fait d’avoir été obligé de se faire remorquer sur les 120 derniers miles du parcours…

Hier, les conditions de sorties étaient au top : autour de 10 nœuds de vent, une supère lumière et une belle mer. Après quelques manœuvres d’envoi de GV, de prise de ris et de mouillage, Paul, le responsable de la flotte de Punch a pris son annexe et s’en est allé ! Cette fois-ci ça y est nous étions vraiment autonomes et parés pour notre première nuit au mouillage à Saint Anne.

A peine Paul parti, les enfants étaient en maillot pour leur premier bain en pleine mer !

Nuit calme et sans moustiques, le rêve !

Vendredi matin, après la relève du mouillage sans histoire, même si la coordination et le style restent à améliorer (!), nous avons eu la « chance » de détecter un problème de guindeau électrique au niveau du relais. Après quelques ronds dans l’eau sous voiles et quelques échanges avec Paul nous avons dû rentrer au Marin pour changer la pièce défectueuse. Cela fait partie des mystères de la navigation, la veille au soir la descente du guindeau a parfaitement fonctionné et pour une raison parfaitement inconnue, 12h plus tard, il a été confirmé par les techniciens de Punch que le relais électrique du guindeau était HS. Bilan de la journée : très heureux d’avoir eu si tôt cette panne qui nous aurait sacrément emm… quelques jours plus tard. Très heureux également de ne pas avoir été confrontés à la même situation qu’un autre cata situé à quelques miles de nous et qui ayant heurté une baleine a constaté une voie d’eau sérieuse dans l’un de ses flotteurs nécessitant l’intervention de la vedette de la SNSM.

Repartis à 12h30 du Marin, nous avons tranquillement mis le cap à l’ouest pour virer le Diamant et amorcer notre remontée vers le nord.

Ce soir nous avons trouvé notre place dans un petit mouillage très calme du côté des anses d’Arlet. Après quelques levées de coude pour mettre en marche l’annexe, nous sommes allés avec Martin au bourg pour essayer de faire notre clearance de sortie. En vain ! Le bureau est ouvert entre 8h et 11h le samedi et fermé le dimanche. Nous tenterons donc notre chance demain à Saint Pierre avant de nous attaquer à notre premier canal pour gagner la Dominique…

PS : les connexions internet étant assez aléatoires, le rythme des posts le sera tout autant !

 

D-Day!

Mercredi 1er était donc le jour tant attendu : jour de réception du bateau !

Nous avons tout d’abord pu constater que nous avions été bien inspirés d’arriver un peu en avance à la gare routière du Vauclin. Notre bus, arrivé 25 mn plus tôt que l’horaire prévu est donc, « logiquement », également reparti 20 mn plus tôt ! Le suivant était 3h plus tard…

Arrivés au Marin nous avons, comme dirait Martin, tué le temps entre recherche d’ombre et de connexion Wifi…

Vers 17h30 nous avons enfin pu monter sur notre nouvelle demeure. Quel bonheur ! Le bateau est magnifique et neuf. Il n’a à son actif que sa transat de convoyage. Il est grand, spacieux et moderne.

En le découvrant, je ne peux m’empêcher de repenser à tous ces bateaux visités en chaussettes aux salons nautiques : souvenirs de pont en teck, d’odeur de vernis, de volumes agréables au regard, de lumières savamment orientées… Force est de constater que tout cela est un petit peu réuni sur notre Phileas Fogg 2 ! Bonheur et émotions !

Depuis, le programme a été chargé. Hier soir, rangement de nos 150kg de bagages, ce matin inventaire de tout le bateau pour localiser tous ses équipements et commencer à comprendre son organisation. Cet après-midi, briefing d’électricité, relais, répartiteur, circuit d’eau, dessalanisateur, inspection de tous les fonds, filtres… Remise au gout du jour de ma ptite formule P=UI abandonnée il  y a quelques années sur les bancs du lycée ! Ampère, intensité, tension, puissance, manipulation du multimètre, charge, production des panneaux solaires… évidemment que nous maîtrisons tout cela sur le bout des doigts, quelle question ?!:-) La journée s’est continuée par l’avitaillement et son rangement dans le bateau.

Les enfants se font à leur nouvelle vie : pas un problème de rester seuls sur le bateau 2 heures pendant que les parents font les courses. Les filles ne savent déjà plus à quoi servent les chaussures, elles passent leurs temps à courir partout pieds nus dans la marina !

Demain, nous continuons notre prise en main avec la partie mécanique moteur. Nous devrions ensuite sortir pour aller à Saint Anne.