Nous avions de longue date prévu de retrouver des amis en Guadeloupe pour quelques jours. Malheureusement la semaine de décalage dans la prise du nouveau bateau et le petit incident lié au guindeau nous ont contraint à un aller-retour express Martinique-Guadeloupe-Martinique. En outre, il a fallu intégrer dans ce planning serré, les contraintes de « clearance » nécessaires lorsque nous sortons d’une île et entrons dans les eaux territoriales d’une autre. Dimanche, après notre départ des Anses d’Arlet, nous avons donc dû faire un stop rapide à St Pierre : mouillage, mise à l’eau de l’annexe, formalité de clearance, postage billet du blog puis départ vers la Dominique.
Nous avons attaqué notre premier canal Martinique-Dominique vers 13h. Dès que nous sommes sortis de notre zone à couvert sous le vent de la Martinique, le vent s’est rapidement établi autour des 23-25 nœuds avec une houle océanique. Sous 2 ris et un génois au 3/4, nous avancions tout de même autour de 8 nœuds. Navigation plaisante où Martin a pu tester ses capacités de barreur dans de vraies conditions maritimes. Pour fêter notre premier canal, nous avons été accueillis par un banc d’une bonne vingtaine de petits dauphins qui sont venus sautés autour de nous avant de partir trop rapidement. Instants magiques pour les enfants, et toujours aussi sympa pour les adultes !
Nous avons fini par arriver à la tombée de la nuit au mouillage de Roseau au sud de la Dominique où nous avons pris une bouée.
Le lendemain, une fois récupéré par mon boy boat et les formalités de clearance accomplies, nous avons pu reprendre notre route vers le nord. La première partie, située sous le vent de la Dominique s’est faite tranquillement au moteur faute de vent. La seconde partie, constituée par le canal entre la Dominique et la Guadeloupe s’est également effectuée au moteur, mais cette fois-ci non par faute de vent mais du fait de sa direction. Celui-ci était orienté en plein dans le nez nous empêchant de remonter correctement. Or, étant donné qu’il était impératif que nous puissions atteindre notre mouillage en Guadeloupe avant la tombée de la nuit nous avons fait une route directe au moteur sur le Mouillage du Club Med à Saint Anne. Les conditions ont été plus rudes que la veille avec des creux autour de 2m. Malheureusement au cours de cette traversée, un des capots du flotteur tribord, mal fermé, s’est ouvert et nous avons encaissé une belle vague dans le bateau. Celle-ci est tombée au-dessus du bureau dans lequel était consciencieusement rangée une bonne partie de notre équipement électronique qui est maintenant bon à mettre à la poubelle. C’est frustrant et très désagréable, mais c’est une première leçon bien assimilée…
Nous sommes arrivés lundi en fin d’après-midi au mouillage souhaité. Celui-ci, situé derrière une barrière de corail, s’est révélé être un mouillage rouleur, c’est-à-dire avec une houle orientée perpendiculairement au sens du vent, rendant le confort à bord peu agréable et fatiguant. Heureusement que notre journée passée avec Pouillot, Sybille et leurs enfants a permis de recharger les batteries de tout le monde.
Mercredi matin, nous avons remis le cap sur la Martinique. Cette fois-ci l’intégralité de la traversée du canal Guadeloupe-Dominique s’est faite sous voiles. Les conditions ont encore été assez fortes avec des pointes de vent autour de 28/29 nœuds et une houle supérieure à 2m. Le seau a été mis à rude épreuve également, mais Martin, pour son plus grand bonheur tout comme à l’aller, s’est dispensé de l’honorer ! Sortis du canal, nous avons fait étape à Portsmouth où nous avons retrouvé le plaisir d’être dans un mouillage stable !
Aujourd’hui jeudi, nous avons décidé d’attendre que les conditions musclées annoncées dans le canal Dominique-Martinique diminuent et sommes donc revenus à notre premier mouillage Dominicain à Roseau, au sud de l’île.
Depuis le début de notre périple de navigation, nous avons passé plus de temps sous voilure réduite qu’avec toute la toile. Nous espérons donc pouvoir inverser la tendance rapidement. Il est assez impressionnant de voir à quelle vitesse le ciel et la visibilité peuvent changer.
Malgré des conditions de navigation pas toujours faciles, l’ensemble de l’équipage s’est admirablement comporté suscitant donc l’admiration et la satisfaction du capitaine 🙂