Nuit de rêves !

(Post publié avec quelques jours de retard pour cause de non connexion…)

Après 2 petites balades sur St Martin, dont une nous a menés au point culminant de l’île, le Pic Paradis à 420m, nous avons passé quelques jours sur l’île de Tintamarre située à quelques miles de la côte Est. Nous avons ensuite mis le cap sur St Barth, la fameuse !  Après quelques balades exploratoires, nous n’avons pas coupé à la petite promenade réglementaire de Gustavia pour s’assurer que toutes les plus grandes marques de luxe étaient bien présentes : elles le sont ! Vu les prix, l’immobilier a l’air en pleine forme également…

Sentiment un peu étrange toutefois quand les tarifs pour faire une clearance de sortie varient du simple au double d’un jour sur l’autre et que les prestations facturées ne cadrent pas franchement avec la situation déclarée… Sentiment étrange encore, quand dans un bar dont le ticket moyen doit être de plusieurs dizaines d’euros, on nous indique : « on ne prend pas la carte »… Une lessiveuse fonctionnant au black sur une île où les résidents ne paient pas d’impôts mais collent des taxes dans tous les sens aux plaisanciers de passage: efficacité « économique » redoutable, mais générant subrepticement comme une envie pressante… de s’en aller !

Nous avons donc mis les voiles dans la nuit de samedi à dimanche direction Barbuda située à environ 70 miles au Sud-Est et avons vécu une nuit de rêves ! Tous les éléments  ont été réunis pour savourer ce qui devrait être notre dernière nuit de navigation… La lune, pleine, était cette fois-ci bien là pour nous éclairer. Le ciel sans nuages nous a permis de naviguer sous une magnifique voute céleste. Le vent, entre 12 et 15 nœuds, a fait glisser le bateau sans effort sur une mer paisible. Les écouteurs bien calés dans les oreilles, j’aurais pu aller au bout du monde ! Sentiments de plénitude assurément ! Par ailleurs, les prévisions météo se sont révélées être parfaitement en ligne avec la réalité. Les vents orientés plein Est dans une première partie de la nuit ont ensuite tourné de 90°, virant plein Sud. Nous avons donc commencé par faire une route plein Sud, puis une fois arrivés à la latitude de Barbuda, nous avons viré vers 5h pour faire route directe sur notre destination où nous sommes arrivés vers 14h.

Pendant cette belle navigation, nous avons eu l’occasion de faire une manœuvre de « drone à la mer » en cas réel ! Les vents faiblissants en fin de matinée, nous nous sommes aventurés à le lancer alors que nous étions toutes voiles dehors. Le bateau avançait autour de 4 à 5 nœuds. Après quelques photos, ce qui devait arriver, est arrivé… nous avons quasiment perdu le drone de vu. Seul Martin parvenait encore à le pointer du doigt. L’adrénaline est encore montée d’un cran lorsque l’alarme de portée indiquant que le signal entre le drone et la télécommande était en train d’être perdu, s’est mise à sonner… Nous avons alors procédé comme pour un homme à la mer par temps calme. Nous avons rentré la voile d’avant, mis en route les moteurs, bordé la GV au centre, évité de prendre nos deux lignes de pêche dans les moteurs et sommes allés à la rencontre de notre drone que Martin pointait attentivement. Après quelques minutes, nous l’avons finalement retrouvé et fait atterrir de façon assez Rock’n roll sur le bateau. Plus de peur que de mal pour cette fois-ci…

Barbuda, comme Anegada, est une île très plate. En mer, il est très facile de passer non loin sans la voir. Peuplée d’environ 1 000 habitants, l’île est très peu fréquentée par les plaisanciers. Nous avons dénombré 2 bateaux sur une côte de sable blanc d’environ 10km… Nous mouillons donc seuls, face à une magnifique plage qui fait également office d’isthme entre la mer et le large lagon intérieur qui occupe une grande partie de la superficie de l’île. Cet isthme, large d’une trentaine de mètres sur sa partie la plus étroite peut permettre de tirer l’annexe pour la faire passer dans le lagon et aller rejoindre Codrington, « capitale » de l’île où se réalisent les formalités d’entrée. Afin d’éviter la fastidieuse tâche d’enlever le moteur, tirer l’annexe, remettre le moteur, traverser le lagon puis refaire la même manip en sens inverse nous avons décidé de la jouer différemment ! Ayant mouillé au sud du lagon, nous avons décidé d’aller à Codrington à pied. Grande idée !! Hier matin donc, après avoir traversé l’isthme et son sable fin, nous avons tracé notre chemin en marchant le long du lagon/mangrove. Nous avons eu le plaisir sur quelques passages, de nous enfoncer pieds nus quasiment jusqu’au genou dans de la vase bien odorante… Toute la famille a adoré !! Après quelques errements, nous avons ensuite fini par trouvé un chemin au milieu d’une végétation très sauvage. Une fois la civilisation retrouvée, nous avons pu être pris en stop à l’arrière d’un pick-up pour finir notre parcours aller. Après avoir effectué la clearance et englouti une banane, un bout de pain et un Mars en guise de déjeuner, nous nous sommes remis en marche pour notre périple retour d’environ 2 heures et demie… Aurait-il été plus rapide et moins fatiguant de rejoindre Codrington en annexe ?! Oui certainement ! Mais quid alors du plaisir de vivre cette petite aventure ?!

Au niveau pêche, comment dire… ?! Les oiseaux se sont ligués contre nous ! Après avoir reluqué notre leurre rose fluo pendant quelques temps, ils se sont finalement décidés à aller le chasser ! Nous avons donc eu le délicieux spectacle de voir notre hameçon voler dans les airs… Le retour des écailles à bord ne semble pas gagné ! Un peu dépités, hier, nous avons ressorti le barbeuc pour y faire… une bonne grillade de saucisses !